Voici les paroles de Marlène Dietrich, dans un film (Diva) : « Je suis, Dieu merci, berlinoise ».
Nous ne pouvons malheureusement pas tous en dire autant et pourtant... Un séjour erasmus m’a suffit pour tomber littéralement amoureuse de cette ville et à me sentir berlinoise
En moins d’une année, cette ville est rentrée dans ma vie et n’en est jamais sortie..
Qui a eu cette expérience de l’étranger comprendra ce ressenti.. Plus d’une simple ville, elle incarne tous les espoirs de la jeunesse, la fougue d’une année où le plaisir et l’épanouissement étaient les seules préoccupations. Elle devient la bulle d’air à un quotidien maussade, une découverte à tout heure, un moyen d’apprendre à se dépasser et à apprendre à se connaître.
On oublie toutes les prérogatives de nos vies rangées et on se laisse porter par son besoin d’avancer.
On oublie toutes les prérogatives de nos vies rangées et on se laisse porter par son besoin d’avancer.
Berlin... rien que ses six lettres me mettent dans un état d’extase. Elle ne fut pas toujours facile, parfois dure et pourtant... Comme une vieille histoire d’amour, avec le recul, ce sont les bons souvenirs qui restent, et les mauvais, ces anecdotes de voyages que l’on raconte le sourire aux lèvres.
Berlin ne se raconte pas, elle se vit.. à toutes heures, à toutes saisons, elle évolue et reste la même comme cette masse de gens sur le pont de Warschauerstrass qui ne désemplit pas..
J’ai conscience de l’idéaliser, elle reste mon âge d’or, où l’insouciance était reine, l’âge des rencontres amicales incroyables et d’un amour fusionnel.. Elle fait partie de moi et m’a fait devenir ce que je suis aujourd’hui. Mais dans les moments de lucidité, hors du regard fantasmé, elle est quand même cette ville surprenante, en perpétuel mouvement.
J’ai conscience de l’idéaliser, elle reste mon âge d’or, où l’insouciance était reine, l’âge des rencontres amicales incroyables et d’un amour fusionnel.. Elle fait partie de moi et m’a fait devenir ce que je suis aujourd’hui. Mais dans les moments de lucidité, hors du regard fantasmé, elle est quand même cette ville surprenante, en perpétuel mouvement.
On vit Berlin, on s’approprie l’identité de son quartier, on y évolue et découvre la vie à chaque coins de rue...
L’extravagance est tolérée et devient même un art de vivre. Elle reste une des ses rares villes où l’idéalisme est encore permis.
On a à peine le temps de se familiariser avec les traits du « Street art » de sa rue, que tout change, se transforme.. c’est ça Berlin, une dynamique, une force créatrice, un élan de passions incontrôlées et incontrôlables...
On se surprends tous les jours même au bout de trois ans de relation, à voir autant de grues remodeler cette ville, qui souffre toujours de son histoire, on se surprend encore devant la beauté de la Tour de TV qui trône majestueusement sur le relief plat de la ville, on se surprends toujours des lieux culturels improbables...
C’est ce sentiment d’être dépaysé et d’être chez soi en même temps, c’est le bruit du Sbahn qui se referme, cette couleur gris chromé l’hiver et vert laqué l’été, c’est toutes ses contradictions et toutes ses ambiguïtés, c’est Kreuzberg ou le fort taux de natalité de P’berg, c’est les lendemains d’excès ou les plaisirs dominicaux au Mauerpark.
Six lettres qui portent votre vie, vos espoirs, vos souvenirs, vos amours avortées et vos envies de voyages ...
Quoiqu’il en soit, Berlin, à l’image des jours tristes, reste la ville où tout est possible, un refuge de souvenirs pour les jours de mélancolie, la ville qui nous fait ressentir à quel point on est vivant… Mais elle reste aussi ce lieu où l’on construit « sa liberté » par le déracinement, les voyages répétés en quête de soi, où le départ est une réponse à notre quotidien insatisfaisant.