vendredi 2 septembre 2011

NOT PRO ANA


Est-ce possible de manger quand on est transportée par la musique
de cette expérience, il me reste les bracelets rouges que je porte parfois par pure provoc.
il me reste cette volonté et le courage de maîtriser la situation, mais dans une perspective positive aujourd'hui.

mardi 16 août 2011

sur une photo de Rith Banney



Mon cœur bat là-haut, bleu anarchique à la radieuse insolence
Zone libre porteuse d’énergie
« Ceci est mon corps, ceci est mon sang »
Ceci est mon piano explosé
Je suis l’élan des rinceaux de métal
Fleurs tumultueuses
Feuilles où l’on se cache
Pampres fous, vignes et acanthes magnétiques
En ce lieu esthésiogène
Je m’évanouis dans la douceur du noir
Pénombre où les larmes tombent
Perdues frôlant l’abîme
Je trinque à la Révolte et à l’Amour
Cramponnez-vous amis terriens
Bronzez sous les dorures romantiques
Pour oublier le mécanisme
Je plonge voluptueusement dans ses dérives

mercredi 10 février 2010

Muto's wall Aurélie #4

Ce court d’animation appelé Muto réalisé par un mystérieux Bru (qui est d'origine italienne) a reçu en 2008 le grand prix au Labo de Clermont-Ferrand.
Réalisé en stop motion (c'est à dire filmer image par image) à partir de dessins réalisés à même les murs de Buenos Aires par un post-graffeur dessinateur.
Urbain, créatif et frais je vous conseille de jeter un coup d'œil sur son site: blublu.org !

samedi 9 janvier 2010


La ligne de fuite

Dans l’univers des dispositifs de pouvoir, dans ce monde tellement blindé de rôles et de rapports qu’il n’en finit pas de mourir, l’émancipation ne se pose pas comme un programme, un projet alternatif mais comme une perspective, une ligne : la ligne de fuite.

Le concept de ligne de fuite a été élaboré par Félix Guattari et Gilles Deleuze. Ils distinguent pour cela au sein de nos vies trois types de ligne : la ligne dure, la ligne souple et la ligne de fuite. Les lignes dures sont celles des dispositifs de pouvoir. Tant que nous restons sous contrôle, nous nous contentons de passer d’un segment dur à l’autre : de l’école à l’université, puis au salariat et enfin la retraite. Les lignes dures nous promettent un « avenir », une carrière, une famille, une destinée à accomplir, une vocation à réaliser. Les lignes souples sont différentes mais voguent autour des lignes dures sans les remettre en question : histoires de famille, désirs cachés, rêveries pendant les cours, vilain petit secret, discussions à voix basses autour de la machine à café, micro-politique. Ce sont ces liens qui s’immiscent même au cœur d’un univers de rapports, ces petits refus de respecter le règlement ou le code de la route, ces grèves ponctuelles, ces cours séchés. D’un passage par une ligne souple, tu reviens rapidement sur la ligne dure : tout rentre dans l’ordre.


fes on fire

Et enfin il y a les lignes de fuite, et de celles-ci nous ne revenons jamais au même endroit. « Une vraie rupture est quelque chose sur quoi on ne peut pas revenir, qui est irrémissible parce qu’elle fait que le passé a cessé d’exister » (Deleuze et Guattari citant Fitzgerald dans Mille Plateaux). Les lignes de fuite ne définissent pas un avenir mais un devenir. Il n’y a pas de programme, pas de plan de carrière possible lorsque nous sommes sur une ligne de fuite. « On est devenu soi-même imperceptible et clandestin dans un voyage immobile. Plus rien ne peut se passer ni s’être passé. Plus personne ne peut rien pour moi ni contre moi. Mes territoires sont hors de prise, et pas parce qu’ils sont imaginaires, au contraire, parce que je suis entrain de les tracer » (Mille Plateaux). « Nous devons inventer nos lignes de fuite si nous en sommes capables, et nous ne pouvons les inventer qu’en les traçant effectivement, dans la vie » (ibidem). La destination est inconnue, imprévisible. C’est un devenir, un processus incontrôlable. C’est notre ligne d’émancipation, de libération. Elle est le contraire du destin ou de la carrière. Et c’est sur une telle ligne que je peux enfin me sentir vivre, me sentir libre.

Kim Cascone - Three Parasites For Deleuze


mercredi 6 janvier 2010

The Warmest Winter Ever ! Aurélie # 3












L'hiver s'est abatu sur l'europe en emportant avec lui le moral  de quelques uns...  
Le label Warp sort cette petite merveille du groupe Nice Nice "See the waves", une sorte de kaleidoskop de sons saturés au parfum africain psychédélique.
A écouter encore et encore pour réchauffer votre hiver.

lundi 5 octobre 2009

Mahw Selector #4

Comme l'a si bien rappelé M. Pokora, "si ce que tu as à dire n'est pas plus beau que le silence, alors tais-toi". Leyland Kirby a retenu la leçon.

mercredi 9 septembre 2009

„Ich bin, Gott sei Dank, Berlinerin“… Coralie

Alexanderplatz, été 2009

Voici les paroles de Marlène Dietrich, dans un film (Diva) : « Je suis, Dieu merci, berlinoise ».

Nous ne pouvons malheureusement pas tous en dire autant et pourtant... Un séjour erasmus m’a suffit pour tomber littéralement amoureuse de cette ville et à me sentir berlinoise

En moins d’une année, cette ville est rentrée dans ma vie et n’en est jamais sortie..
Qui a eu cette expérience de l’étranger comprendra ce ressenti.. Plus d’une simple ville, elle incarne tous les espoirs de la jeunesse, la fougue d’une année où le plaisir et l’épanouissement étaient les seules préoccupations. Elle devient la bulle d’air à un quotidien maussade, une découverte à tout heure, un moyen d’apprendre à se dépasser et à apprendre à se connaître.
On oublie toutes les prérogatives de nos vies rangées et on se laisse porter par son besoin d’avancer.

Berlin... rien que ses six lettres me mettent dans un état d’extase. Elle ne fut pas toujours facile, parfois dure et pourtant... Comme une vieille histoire d’amour, avec le recul, ce sont les bons souvenirs qui restent, et les mauvais, ces anecdotes de voyages que l’on raconte le sourire aux lèvres.

Berlin ne se raconte pas, elle se vit.. à toutes heures, à toutes saisons, elle évolue et reste la même comme cette masse de gens sur le pont de Warschauerstrass qui ne désemplit pas..
J’ai conscience de l’idéaliser, elle reste mon âge d’or, où l’insouciance était reine, l’âge des rencontres amicales incroyables et d’un amour fusionnel.. Elle fait partie de moi et m’a fait devenir ce que je suis aujourd’hui. Mais dans les moments de lucidité, hors du regard fantasmé, elle est quand même cette ville surprenante, en perpétuel mouvement.

On vit Berlin, on s’approprie l’identité de son quartier, on y évolue et découvre la vie à chaque coins de rue...
L’extravagance est tolérée et devient même un art de vivre. Elle reste une des ses rares villes où l’idéalisme est encore permis.

On a à peine le temps de se familiariser avec les traits du « Street art » de sa rue, que tout change, se transforme.. c’est ça Berlin, une dynamique, une force créatrice, un élan de passions incontrôlées et incontrôlables...

On se surprends tous les jours même au bout de trois ans de relation, à voir autant de grues remodeler cette ville, qui souffre toujours de son histoire, on se surprend encore devant la beauté de la Tour de TV qui trône majestueusement sur le relief plat de la ville, on se surprends toujours des lieux culturels improbables...

C’est ce sentiment d’être dépaysé et d’être chez soi en même temps, c’est le bruit du Sbahn qui se referme, cette couleur gris chromé l’hiver et vert laqué l’été, c’est toutes ses contradictions et toutes ses ambiguïtés, c’est Kreuzberg ou le fort taux de natalité de P’berg, c’est les lendemains d’excès ou les plaisirs dominicaux au Mauerpark.

Six lettres qui portent votre vie, vos espoirs, vos souvenirs, vos amours avortées et vos envies de voyages ...

Quoiqu’il en soit, Berlin, à l’image des jours tristes, reste la ville où tout est possible, un refuge de souvenirs pour les jours de mélancolie, la ville qui nous fait ressentir à quel point on est vivant… Mais elle reste aussi ce lieu où l’on construit « sa liberté » par le déracinement, les voyages répétés en quête de soi, où le départ est une réponse à notre quotidien insatisfaisant.